L’IA générative peut-elle mettre vos données en danger ?

Radhiyaa Haujee

9/1/20253 min temps de lecture

Depuis l’explosion de ChatGPT, Midjourney ou Copilot, l’IA générative s’est invitée dans les outils du quotidien.
Elle est utilisée pour rédiger, résumer, coder, traduire, brainstormer... et de plus en plus de collaborateurs y ont recours spontanément, souvent sans cadre clair.

Mais derrière ses performances bluffantes, l’intelligence artificielle générative peut représenter un risque réel pour la sécurité des données en entreprise.

Alors, dans quels cas votre entreprise peut-elle être exposée ? Et comment concilier usage d’IA et protection des informations sensibles ?

1. Pourquoi l’IA générative pose-t-elle un risque ?

L’IA générative fonctionne grâce à des modèles dits “larges” (LLM), entraînés sur des milliards de données.
Quand vous utilisez un outil comme ChatGPT ou Copilot, vous saisissez des informations dans un champ de texte qui transitent sur les serveurs du fournisseur.

Si ces informations incluent :

  • des données personnelles (clients, salariés),

  • des données confidentielles (stratégies internes, contrats),

  • des codes sources ou instructions sensibles…

… elles peuvent être stockées temporairement ou exposées par erreur lors d’éventuelles fuites, attaques ou bugs.

2. Quelques exemples d’usages à risque

Voici des cas réels (ou très fréquents) en entreprise :

  • Un salarié demande à ChatGPT de “relire une offre commerciale”, en copiant-collant un contrat avec des montants et noms de clients.

  • Une responsable RH demande de “rédiger une lettre de licenciement”, en incluant des faits et un nom de salarié.

  • Un développeur colle une portion de code métier dans GitHub Copilot pour “déboguer plus vite”.

  • Une équipe marketing génère des contenus à partir de fichiers clients ou CRM sans anonymisation préalable.

Dans chacun de ces cas, les données peuvent être :

  • exposées à l’éditeur de l’IA (selon ses conditions d’utilisation),

  • utilisées indirectement pour réentraîner les modèles,

  • ou compromises en cas de faille.

3. Ce que dit le RGPD

Le RGPD impose de protéger les données personnelles dès leur collecte, leur traitement et leur transfert.

En saisissant une donnée personnelle dans une IA, vous effectuez un transfert de données vers un sous-traitant externe.

Vous êtes donc tenu de :

  • Informer les personnes concernées

  • Veiller à la sécurité des transferts (chiffrement, hébergement UE…)

  • Encadrer l’usage avec une politique d’utilisation claire

  • Avoir un registre de traitement si l’outil est utilisé régulièrement

En cas de violation, votre entreprise est responsable… même si l’outil est gratuit ou utilisé "à titre personnel".

4. Comment encadrer les usages en entreprise

Voici 5 bonnes pratiques simples à mettre en place :

Établir une charte d’usage de l’IA générative

Définir ce qui est autorisé, toléré ou interdit, selon les postes et les données concernées.

Former les collaborateurs

Expliquer les risques, donner des cas concrets, sensibiliser aux erreurs fréquentes.

Interdire l’usage de données personnelles ou stratégiques

Aucune donnée sensible ne doit être copiée dans une interface IA publique sans contrôle.

Privilégier des outils sécurisés

Certains fournisseurs proposent des IA “entreprise” avec hébergement UE, clause RGPD, anonymisation automatique.

Suivre les usages dans le temps

L’IA évolue rapidement : mettez à jour vos pratiques tous les 6 mois.

5. Faut-il interdire l’IA ? Non. Mais l'encadrer, absolument.

L’IA générative est un formidable levier de productivité, de créativité et de gain de temps.
Mais son usage libre, non encadré, représente une menace sérieuse pour la confidentialité et la conformité de votre entreprise.

La bonne posture : former, encadrer, accompagner.

Comment IT-TSP peut vous aider

Nous proposons :

  • Une formation IA en entreprise (3h, visio ou sur site) : cas d’usage, risques, éthique

  • L’accompagnement à la création d’une charte IA adaptée à votre structure

  • Des audits RGPD / sécurité numérique avec focus sur les outils émergents